LA HAUTE SAVOIE 2 by Francis Wey

LA HAUTE SAVOIE 2 by Francis Wey

Auteur:Francis Wey [Wey, Francis]
La langue: fra
Format: epub, mobi
Tags: Récits de voyage
Éditeur: Les Bourlapapey Bibliothèque numérique romande
Publié: 2014-01-24T10:29:58+00:00


« … La statuaire accuse une main très-habile. Des figures placées à la plupart des culs-de-lampe, supportent les arcs doubleaux… Un seul des fenestrages subsiste entier ; ils étaient variés ; leurs compartiments trilobés formaient des rosaces dans leurs entrelas supérieurs, et ils n’ont jamais dû recevoir de vitrages. Les chapiteaux des colonnes sont divers et souvent mêlés de personnages et d’animaux. Les fûts sont en marbre noir, ce qui a contribué à la ruine du monument ; car plusieurs personnes se sont emparées de ces beaux matériaux, et ces soustractions entraînent la ruine des points d’appui. Les faisceaux d’angle sont remarquables, avec leur colonne centrale, cantonnée de huit colonnettes de marbre noir… Ce cloître a été peint à la fin du quinzième siècle. L’architecture même est coloriée, surtout en jaune et en rouge. Les tympans ont reçu des sujets empruntés à l’histoire de la Vierge. Ces sujets reposent sur une sorte de frise régnant autour du cloître, dans la hauteur des culs-de-lampe qui supportent, contre le mur, les formerets et les doubleaux. Cette frise est composée de deux motifs d’entrelas, et d’un cercle avec quatre feuilles, au centre duquel est une croix d’argent sur fond de gueule. Composés avec beaucoup d’entente de la peinture murale, les sujets sont à la fresque sur mortier. Les têtes sont généralement belles de style, nobles d’expression et le coloris est assez vigoureux. Les signes zodiacaux sont peints aux clefs de voûtes, etc… »

Comme ce cloître sert à tous les usages d’une cour de ferme, et que des fagots et des stères de bois sont empilés contre les fresques, qu’ils écorchent, il m’a été impossible d’examiner la série de ces tableaux, bien décrits d’ailleurs par M. Charvet. Le milieu du cloître sur lequel s’élancent encore, du sommet des contre-forts en pente, deux gargouilles en forme de chimères, n’est qu’un chaos de décombres et de fumier. Des chevaux et des porcs ont leur écurie sous la travée de l’ouest ; un abri surmonté d’une grange intercepte une travée dans l’atrium. Ce fouillis d’archéologie et d’un matériel domestique et champêtre où l’austère gravité des ruines se mêle au désordre de la vie rustique, fournirait le motif d’un tableau saisissant.

« Mais le monument le plus précieux de l’abbaye, ajoute avec raison M. Charvet, est la porte qui donne accès du cloître dans l’église. Elle est de la fin du treizième siècle et remarquable au triple point de vue de l’art et de l’archéologie. Les proportions sont heureuses et ne le cèdent à aucune œuvre de cette époque ; la sculpture est pleine de noblesse et de pureté. Les fûts des colonnes qui supportent son arcature sont décorés de deux figures qui représentent certainement l’Église, personnifiée par la Loi nouvelle et l’ancienne. Des figures de femmes, analogues, se voient à Strasbourg, à Saint-Seurin de Bordeaux, à Notre-Dame de Paris… Celles qui nous occupent ont une ressemblance frappante avec ces types. La figure de droite représente la Loi nouvelle ou l’Église : elle porte la tête haute et foule un dragon sous ses pieds.



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